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RIBEAUVILLE (5) – Cartouche Muller-Beckin

RIBEAUVILLE (5) – Cartouche Muller-Beckin

Dans l’article précédent nous avions parlé de la Cour de l’Abbaye de Pairis.

Revenez vers la Grand-rue et dirigez-vous jusqu’au n°7. Il s’agit vraisemblablement d’une ancienne maison de tanneur. La difficulté est que le motif central a été bûché : y avait-il un emblème de tanneur ou marque de maison ? Pour l’instant rien ne nous permet d’avoir une certitude.

Tout çà n’est pas bien grave, car cette belle porte de style Renaissance qui va nous livrer des informations surprenantes.

Ce portail constitué, comme vous le voyez, de deux colonnes à chapiteaux corinthiens. L’entablement supérieur est mouluré. Quant au corps principal de la maison, il a conservé les chambranles à crossettes moulurées, avec des appuis saillants aux fenêtres.

En vous approchant encore un peu, vous apercevrez, juste au-dessus de cette porte, un fronton formé par deux volutes à rouleau encadrant un cartouche avec des inscriptions un peu étranges.

Voici le texte gravé à l’intérieur de ce cartouche ovale : « Reno Viert durch Heinrich Miller und Anamaria Beckin in sein ehelichehaus fiaw ano 1694 damal ein gulte das fitl weitzenz 22R. das viertel korn 18 R. das fuder kellerwein ist 132 R. ».

Que nous dit ce texte ? En l’occurrence il nous apprend que cette maison fut restaurée en 1694 par Henrich Miller et son épouse Anamaria Beckin. Jusque-là rien de bien original.

Mais ce sont quelques informations supplémentaires qu’ils ont cru bon de rajouter,  à savoir : « un quartaut de blé valait 22 florins ».  Et puis également que « le prix d’un quartaut d’orge valait 18 florins ». pour le prix de l’orge ». Et bien sûr qu’« un foudre de vin valait 132 florins ».

Vous vous demandez certaine pourquoi avoir rajouté ces précisions ? Mystère !

La seule chose que l’on puisse savoir d’après ces indications, c’est que le prix d’un quartaut de blé ou d’orge (environ à 90 kg ou encore environ 116 litres) et celui d’un foudre de vin (environ 1072 litres) était exprimé en florins ou en « gulden ».

Le problème vient du « florin », quelle était sa valeur au XVIIe siècle ? C’est difficile à savoir, car la Bourse n’existait pas encore. Il faudra attendre le 24 septembre 1724, pour qu’un arrêt établi par le Conseil d’État du roi donne naissance à la bourse de Paris.  Voilà pourquoi il va être très difficile de trouver le cours du florin en 1694.

Le florin désignait différentes monnaies européennes, initialement frappées en or. Leur abréviation usuelle était fl. ou ƒ pour « floren » ou« florenus ». Dans les langues germaniques, on dit « gulden », qui signifie « en or ».

Ces pièces en or frappées initialement à Florence (Toscane) au XIIIe siècle étaient largement acceptées à travers l’Europe. Leur nom latin « floren » ou « florenus » vient de la fleur de lys qui était alors le symbole de Florence. Ces pièces en furent utilisées plus tard été comme modèle pour frapper des monnaies nationales. Pour vous donner une idée de la valeur d’un florin du XVIIe siècle, 10 Florins (10 Gulden Or Pays-Bas) Pièce d’Or valent aujourd’hui environ 300 euros.

A suivre …

Vous pouvez vous procurer le guide

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est couverture-ribeauville-livre-206x300.jpg.« LES COULOIRS DU TEMPS DE RIBEAUVILLE » en cliquant sur la couverture

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