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Les inscriptions lapidaires (première partie)

Les inscriptions lapidaires (première partie)

Quelles sont donc ces inscriptions qui furent religieusement gravées sur les habitations des maisons alsaciennes ?

 

Tout évènement important dans un village se retrouvait finalement sur les façades des maisons pour rappeler le mariage de ses habitants, sous la forme d’une date accompagnée des initiales des époux ayant construit la maison.

 

Ces millésimes offrent d’excellentes raisons de déchiffrer les inscriptions médiévales. On s’apercevra rapidement qu’elles sont différentes de ce qui avait été adopté depuis la Renaissance.

 

 

C’est vraisemblablement Gerbert d’Aurillac, dit le « savant Gerbert », pape sous le nom de Sylvestre II de 999 à 1003, et aussi philosophe, mathématicien et mécanicien, qui introduisit en Europe le système de numération décimale et peut-être aussi le zéro qui y étaient utilisés depuis qu’Al-Khwarizmi l’avait rapporté d’Inde.

 

Il était originaire de Khiva, Ouzbékistan dans l’ancienne province du Kharezm et avait développé l’art du calcul algébrique.

 

Jusque-là il était très difficile de faire des calculs écrits sans usage du zéro. Faire çà avec des chiffres romains était très compliqué.

 

 

Durant des siècles on avait la coutume grecque de traduire les millésimes à l’aide de lettres.

 

C’est ainsi que l’on se servait de la lettre « i » pour traduire le chiffre « 1 ». Le chiffre « 6 » ressemblait fréquemment à la lettre « G », et la lettre « S » à une sorte de virgule.

 

Quant au chiffre « 2 » il a été substitué par la lettre « Z » tout simplement parce pour le tailleur de pierre il était plus facile de tailler des droites que des courbes.

 

Le chiffre « 4 » prenait souvent la forme de la partie supérieur du chiffre « 8 ». Le chiffre « 5 » quant à lui à subit de nombreuses distorsions et le chiffre « 7 » recherchait son équilibre.

 

Pour vous donner un aperçu des modifications graphiques des chiffres, un petit tableau vous permettra de mieux vous rendre compte de l’évolution des ces signes au cours des siècles.

 

Ces transcriptions vont s’étendre sur plusieurs générations jusqu’à l’époque de Louis XIV. Puis à partir de là, ce fut la forme utilisée par les imprimeurs qui prendra le dessus. On parle alors de caractères « elzevir ».

 

Son origine provient d’une illustre famille de typographes et d’imprimeurs néerlandais , les Elzevier, qui avaient inventé le caractère typographique qui porte leur nom.

 

Puis à partir du XVIe siècle, ce fut le Garamond qui fit son apparition. Il s’agissait d’un groupe de polices de caractères nommé d’après le graveur Claude Garamont (vers 1480-1561).

 

D’ailleurs la plupart des polices d’écritures portant aujourd’hui le nom de « Garamond » sont dérivées du travail ultérieur d’un typographe français nommé Jean Jannon.

 

Voyons quelques exemples.

 

Voilà par exemple ce que l’on trouve sur la chapelle Saint-Michel à Kaysersberg.

 

Dans cette chapelle sont encore conservés les ossements et les crânes des habitants du vieux Kaysersberg.

 

Et bien, juste au-dessus de la porte d’entrée du sous-sol de l’ossuaire , se trouve gravée une inscription en caractères gothiques mentionnant la date « 1463 ».

 

Non loin de cette chapelle, dans l’ancien cimetière paroissial, on aperçoit un « Bildstock » (petit monument voué au culte d’un saint) sur lequel figure la date « 1474 » également avec des caractères gothiques.

 

 

 

 

A suivre …

Vous pourrez découvrir de nombreux autres linteaux en vous procurant le guide « Les Couloirs du temps de KAYSERSBERG ».

https://www.couloirs-du-temps.com/les-couloirs-du-temps-de-kaysersberg/

  • Misslin Philippe  dit:

    Articles très intéressants

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